"Je me rappelle ce dégel de tout mon être sous ton regard, ces émotions jaillissantes, ces sources délivrées."
(le noeud de vipères François Mauriac)
"Je me rappelle ce dégel de tout mon être sous ton regard, ces émotions jaillissantes, ces sources délivrées."
(le noeud de vipères François Mauriac)
Les fortes gelées n'étaient pas passées par là
... patience
Un mot : incommode
Une image
Merci à icanhascheezeburger.com pour l'image
Une citation :
Plus la critique est hostile, plus l'artiste devrait être encouragé.
Marcel Duchamp
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Je ne voudrais jamais m'appeler Valentin,
De peur que ce prénom n'abîme mon destin.
Imagines le monde, convaincu que tu aimes
C'est non seulement vain, mais personne ne t'aime.
Mettre un masque ce jour là m'incommode
Tant de fleurs, petits coeurs que l'on brode
Promesses et baisers qu'on se croit obligés
De taire ce jour là, en l'absence d'aimés.
Voir les autres s'aimer, c'est indécent je trouve,
S'aimeront-ils demain, quiconque ne le prouve.
J'aime d'un amour si propre que ne veux le montrer,
Peur que quelqu'un le prenne ou le voir s'en aller.
♦
Un mot : établir
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Bûche neuve © Michel Loiseau
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Une citation
Marcel Proust
♥
Il était venu lui apporter une bûche pour lui donner un aperçu des stères qu'on lui avait livrées la veille.
Bon ... rien à dire, elle était superbe sa bûche : du beau bois de hêtre bien dur qui se consume très lentement et dégage beaucoup de chaleur.
Bien gentil le voisin, mais la bûche elle faisait un mètre et sa cheminée ne brûlait que du 60cm, ce qu'elle s'est empressée de lui dire, des fois qu'il aurait eu l'aimable initiative de la lui couper en deux.
Elle a ajouté :
- Je crois bien que j'ai une scie du beau père au garage .
Il a répondu sans sourciller :
- Oh moi je m'emmerde pas avec ça !... le beau-frère vient avec sa tronçonneuse ce week end !
( Bon !.... admettons .... MAIS, qu'est-ce qu'il était venu foutre à cette heure-ci avec son mètre de bûche
qu'on peut rien en moudre, sachant que je suis une faible femme sans tronçonneuse qui n'a pas envie de se faire une tendinite avec la scie de la guerre de 40 ... il aurait pu attendre le passage
de son beauf avant de me faire un cadeau empoisonné ???... il est niais ou quoi ? )
- Pas de souci a-t-elle répondu, s'efforçant de rester agréable, je me débrouillerai avec les moyens du bord, c'est quand
même sympa d'avoir pensé à moi !
- Oh mais non !... en fait, je voulais la porter chez les Fauchon mais ils n'étaient pas là.
- !!??... oh !!......... mais si vous voulez, je peux la leur garder en attendant qu'ils reviennent, je leur donnerai de
votre part avec grand plaisir ?... (dit-elle en se mordant la joue)
- Vous voulez rire ??... je peux bien vous laisser celle là, je leur en donnerai une autre quand je l'aurai fait couper
!!
( 'tain !!!... mais il est lourd ce type ?!!...plus mufle tu meurs ! ... carrément dingue, oui !!!
... ou alors ??...... dingue de moi ???!!!!...... exactement comme ce que j'ai vu à la télé hier,
une émission sur le bonheur...
Ils ont dit que Proust aurait écrit un truc du genre :
"Il n'y a rien comme le désir pour empêcher les choses qu'on dit d'avoir aucune ressemblance avec ce qu'on a dans la
pensée."
Ben c'est exactement ce qui lui arrive au voisin !!... il dit des énormités pour cacher l'inavouable élan qu'il a au fond
du coeur ... ou ailleurs.
C'est bien connu des chercheurs. Paraît qu'un afflux de Testostérone donne de l'énergie, de l'audace et aiguise le désir sexuel . L'hypothalamus se mêle alors, sans qu'on le lui demande, de fabriquer de la lulibérine, une hormone qui pousse à rechercher toujours plus de contacts et de plaisir ... et ça ne s'arrête pas là ma pauvre !!!... aux hormones de l'extase succède la production d'ocytocine, l'hormone de l'attachement que nous a transmis notre mère en nous allaitant (ah ??... elle avait pas de lait la vôtre?...) et avec la dopamine nous nous sentons à la fois conquérants et optimistes.
Boudiou !!!... le voisin avait la totale !!... l'audace, la répartie, le désir ... viendrait l'attachement et, cerise sur le gâteau, la grosse tête !!
Il avait dû se faire refiler des stères aux hormones, ou alors dans le transport sur les routes verglacées... une collision, un mélange...???... va savoir !? )
Elle se mit à rougir, parcourue par un vent de panique. Comment allait-elle contenir un tel débordement de voisinage ?
Etablir un plan... et vite !
Elle lui proposa un café qu'il accepta sans rechigner et fit un détour par le garage pour prendre la scie, elle le mettrait dehors avec sa bûche le temps que son taux de lulibérine descende dans la pelouse, avec moins 8 au thermomètre adieu l'ocytocine, pas d'attachement qui tienne, il irait faire don de sa dopamine en d'autres lieux.
Quand elle revint avec sa scie, elle trouva la tasse vide sur la table basse, elle vit la bûche adossée contre la cheminée, la porte entr'ouverte et entendit le voisin en grande conversation avec Madame Fauchon de retour.
Elle ferma discrètement la porte en souriant, elle allait pouvoir dormir tranquille... le transfert d'hormones avait eu lieu.
♥
merci Tavek !