La corde est fine, elle tangue, interminable.
Ne s'allongerait-elle pas au fur et à mesure que j'avance ?
Mon pas est mal assuré et lent, ma progression insignifiante.
Je fixe ce point d'arrivée mal défini qui me parait s'éloigner.
J'évite de laisser mon regard s'aventurer à droite et à gauche.
A droite, je ferme les yeux et sombre dans un abîme indéfini pour ne plus penser, me résigner, survivre en apnée en attendant que tout soit fini.
A gauche, je m’impatiente, m'indigne, m'agite, me révolte, refuse cet état de fait..."les autres" sont des irresponsables, j'explose, me désintègre.
Si l'instinct de vie m'habite toujours je n'ai pas d'autre choix que d'avancer quoiqu'il arrive ... l'issue est devant et quelle que soit la manière, avec ou sans balancier, je dois rester sur cette corde.
Nous sommes tous des funambules... mais l'horizon est bleu