4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 16:16

                                                   Saint Martin 2004

Le bateau a atteint sa vitesse de croisière... 19 jours que nous sommes embarqués.

Nous commençons à prendre nos habitudes dans le confinement. Au fil des jours nous avons appris à nous organiser dans l'oisiveté.

 

Certains se fixent des objectifs et dressent des listes, d'autres naviguent selon leur feeling, d'autres encore comme nos enfants semblent découvrir le bien être de leur cocon familial. Malgré les exigences du télé-travail par intermittence ils jouissent pour la première fois de tout ce qui ne leur est pas permis dans la vraie vie, submergés qu'ils sont par leurs activités professionnelles et l'organisation de leur vie de famille. Ils peuvent enfin voir grandir leurs enfants, prendre le temps de jouer avec eux, être à table avec eux... se fâcher avec eux en toute conscience.

 

Le beau temps aide à supporter la contrainte même si chacun préfèrerait prendre la poudre d'escampette vers des horizons plus verts... je parle pour ceux qui comme moi vivent dans un appartement en ville.

La contemplation devient mon activité favorite. Sur mon balcon les lauriers prennent des feuilles, la clématite grimpe le long de la rampe, mon noyau de pêche se transforme en pêcher, la ciboulette renait de ses cendres, mon mimosa s'élève, les pélargoniums reverdissent.

Côté sud, de ma fenêtre au deuxième étage j'ai vue sur les jardins fleuris des petites maisons voisines où les propriétaires s'activent comme jamais : motoculteur, tondeuse, scie circulaire se répondent, une véritable fourmilière qui s'agite, peint, lave, sème, débarrasse jusqu'à la tombée de la nuit plus tardive depuis le changement d'heure.

 

L'angoisse des premiers jours est moins présente... même si le risque demeure.

Il semble que la courbe des personnes réanimées a cessé de grimper... aurait-on atteint le pic annoncé et attendu avant un palier stabilisateur ... puis la décroissance des malades et des victimes ?

 

On nous parle de dé-confinement... quand ? comment ? qui ? où ?... ce que j'ai compris c'est que de toute manière c'est pas pour demain pour les plus de 65 ans.

Finalement je crois que cette libération n'en sera pas vraiment une pour moi... retourner dans la jungle avec tous les cas de figure : ceux qui sont malades sans le savoir, ceux qui confinent plus ou moins, ceux qui sont immunisés et surtout ceux qui n'en savent rien  ... le danger sera latent et ça m'inquiète un peu.

Ceci dit, je continue à être (très) prudente, je fuis les extrapolations tapageuses (en boucle) des médias, je renonce à me questionner à moyen et long terme, je vis au jour le jour et je m'en porte mieux.

 

Je vous en souhaite tout autant

Bon vent à vous et à la prochaine !

 

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commentaires

C
2ème essai je fais court, merci tu redonnes le moral, moi aussi je regarde le printemps, je ne fais rien d'artistique mais les jours passent avec des moments d'angoisse et d'autres d'espoir.A bientôt
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S
Je crois qu'on passe tous par des états d'âme très variables selon les jours.<br /> Après une bonne nuit, on se réveille frais et dispo, c'est alors qu'on se demande si on a fait un mauvais rêve... mais non. Heureusement, les enfants, les ami(e)s au téléphone sont là, la nature dehors continue son œuvre et le quotidien, même au ralenti, reprend son cours. On s'en sortira !